Ça s’est passé dans le sang, la sueur et les larmes (cette formule est de moi, elle restera dans l’histoire).
Ça faisait plusieurs mois que Paris Hilton me pokait sans vergogne sur Facebook. Il est vrai que j’avais eu la faiblesse de l’accepter comme friend, mais, que voulez-vous, je ne suis pas un homme qui rejette, au contraire (subtile autodérision que je me permets de souligner, car seules les blagues expliquées sont véritablement, profondément, éternellement drôles).
Alors que je sortais tranquillement du boulot, beau, riche, incroyablement bien habillé et d’une nonchalance désarmante, je croise le regard mélancolique de cette femme blonde dont la vulgarité me séduit, certes, mais dont la taille immense (1m73 sans talon) me fait me sentir petit, tout petit, comme disons, un Sarkozy qui serait un peu plus grand quand même (gardons le sens de la mesure).
Plein d’assurance comme à mon habitude, je baisse les yeux.
Une fan, me dis-je, la pauvre, me dis-je ensuite, songeant à la terrible ingratitude de ces vies de femmes sacrifiées sur l’autel de mon adoration, moi qui ne suis pourtant qu’un homme parmi d’autres, meilleur certes, mais certainement homme néanmoins.
Arrive alors ce moment terrible, ce moment que nous connaissons tous et qu’il est difficile d’aborder sans un ennui mêlé de gêne, sans une culpabilité sourde et une douleur empathique profonde : le moment de dire non.
- Tu veux sortir avec moi ?, me dit-elle d’une voix tremblante.
« La folle » je pense, ne sait-elle pas qui je suis ? Je ris intérieurement, mais pas trop longtemps car elle, pleine d’espoir, attend la réponse.
Sueur sur son visage (le stress sans doute).
Alors, avec calme et douceur, sur un ton fraternel, empreint d’une humanité profonde, je lui réponds :
- Non.
Larmes se mêlant à la sueur, faisant avec le maquillage un mélange répugnant.
Elle tente de se couper les veines avec son iPhone, ça marche pas. Elle met la fonction sabre laser. Ca marche toujours pas.
Le temps passe et je commence à m’ennuyer.
Je lui dis :
- Laisse tomber, t’y arriveras pas.
Elle chouine. Je la console :
- Mais restons friends sur Facebook.
Sourire radieux de sa part.
Et voilà comment j’ai mis un vent, avec tact, à Paris Hilton.
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